Koyasan – Nara
Nous avons délaissé les charmes de Kyoto pour un peu plus de calme et de sérénité en nous rendant sur les pentes du mont Koya (Koya san en japonais). Cette montagne est le siège de nombreux temples bouddhistes de la secte Shingon (la plus représentée au Japon) et héberge un immense cimetière avec plusieurs centaines de milliers de sépultures. Il n’y a pas d’hôtel ni de chambre d’hôtes là bas, il faut dormir chez les moines dans un temple (shukubo).
D’ailleurs, nous avons à peine le temps de visiter le village qu’il faut déjà être de retour à 18h20 précise pour le dîner (nos hôtes sont très à cheval sur l’horaire). Nous sommes 13 sur les tatamis (pas de table pour manger au Japon) avec pas moins de 11 français (il y a même 4 autres mosellans !). La cuisine Shojin Ryori préparée par les moines, bien qu’entièrement végétarienne, est absolument délicieuse.
Arrivés à mi-course du repas, nous voyons débarquer un petit bout de bonne femme avec son déambulateur. Elle s’assoit, décroche son micro et se présente dans un anglais absolument parfait. Il s’agit de la maman de l’actuel prêtre en chef de notre temple et qui a, excusez du peu, 93 ans ! Elle nous raconte comment elle a survécu pendant la seconde guerre mondiale malgré les hivers très rigoureux dans la montagne et comment ses études d’anglais (langue de “l’ennemi” pendant la guerre) l’ont rendue totalement indispensable à la communauté des moines au lendemain de la guerre. Elle nous en apprend aussi un peu plus sur le village dans lequel nous sommes.
Et après le dîner, c’est l’heure du bain ! Nous enfilons nos yukatas (sorte de robe de chambre japonaise) pour filer à la salle de bains commune (enfin, hommes et femmes séparées quand même) pour infuser comme un sachet de thé dans l’immense baignoire d’eau à 45°C après s’être lavé à l’un des postes de toilette attenants.
Le lendemain matin, nous sommes réveillés par la cloche annonçant l’office du matin. Nous sautons dans nos jeans pour nous rendre à la salle de prière déjà bien remplie. Nous réalisons que nous sommes bien à la montagne car malgré le monde, les litanies et l’encens il fait sacrément froid dans cette salle de prière, du coup le sermon de 15mn en japonais nous parait interminable et le sermon de 5mn en anglais nous semble presque aussi long
Malgré tout, c’est presque à regret que nous quittons Koya san après la visite du cimetière Okunoin.
Mais pas d’abattement pourtant, car nous enchaînons avec une nouvelle destination prestigieuse : la petite ville de Nara qui est remplie de temples classés par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité et qui a un immense parc (classé lui aussi) rempli de daims peu farouches (voire franchement horripilants quand ils ont repéré de la nourriture dans la main de quelqu’un). Nous apprécions vraiment beaucoup cette ville très provinciale notamment pour ses restaurants bon marché mais aussi pour l’amabilité de nos hôtes (Guesthouse Naramachi) qui nous accueillent dans une maison en bois qui était anciennement un théâtre.